Skip to content

Le nouvel an en famille

Si pour nous le réveillon est synonyme de bombance et excès en tout genre, en compagnie souvent bruyante, au Japon, il s’agit avant tout de fêtes familiales relativement calmes car … le nouvel an est par excellence la période du repos. Aussi, tout doit être prêt pour profiter du farniente au maximum !

On peut donc découper les festivités du nouvel an japonais en deux périodes. L’avant 31 décembre, où il faut s’atteler à tous les préparatifs, et le début d’année où l’on peut enfin se reposer en toute sérénité.

Les préparatifs

Le grand ménage : osôji

Comme il s’agit de faire peau neuve avec la fin d’année et de partir sur de nouvelles bases pour l’année qui arrive, la coutume veut que les Japonais fassent un grand ménage à la fin du mois de décembre. Tous les meubles et cloisons doivent être remis en état, les tatamis et la literie sont aérés, la cuisine est nettoyée de fond en comble. Enfin, bien installé sur des tatamis neufs, derrière des vitres étincelantes de propreté, quoi de mieux pour glander au soleil ? Et pour les plus frileux, le kotatsu (table basse chauffante) n’est jamais très loin. Au passage, les décorations de fin d’année sont installées, à l’entrée et dans les salles de type traditionnel garnies d’alcôves, les tokonoma.

De nos jours, il n’est pas rare de voir des pères Noël ou des bonhommes de neige lumineux s’étaler dans les jardins à côté des décorations en pins et en bambou du kadomatsu. Heureusement que toute la famille se retrouve réunie pour accomplir tout ça !

Les cartes de vœux

Autre sujet de préoccupation majeur : la préparation et l’envoi des cartes de vœux. Les cartes sont bien souvent pré-écrites mais il faut les envoyer à tout et un chacun, qu’ils soient collègues de travail, amis, cousins ou supérieur hiérarchique. Jusqu’à une période récente, les cartes étaient assez sobres, simplement calligraphiées et décorées de fils rouges et or, symbole de prospérité. De nos jours, on trouve des cartes de toutes les sortes : style traditionnel ou moderne, artisanales ou grand tirage, sur du carton tout simple ou un peu décorées.
Reste une constante : la représentation du signe zodiacal chinois de l’année à venir. Cette année : le lapin !

La particularité des cartes de vœux japonaises est qu’elles doivent être distribuées pour le 1er janvier : les facteurs sont donc des plus occupés en cette fin d’année ! Sinon, ça reste un bon moyen de vérifier sa cote de popularité auprès de votre entourage.

Le Mochi

Une des grandes particularités culinaires japonaises, le mochi, soit de la pâte de riz gluant est souvent préparé à l’occasion des fêtes de fin d’année. Attention, il ne s’agit pas de n’importe type de mochi ! Il faut que ça soit duDaifuku Mochi, c’est-à-dire du « mochi qui apporte un grand bonheur ». C’est d’ailleurs du daifuku mochiqui est placé à l’entrée sous forme de kagami mochi, en guise d’offrande. La mode ces dernière année était de faire des mochi « modernes » où la traditionnelle pâte de haricots rouges sucrée était remplacée par des ingrédients relativement insolites, tel que la fraise avec de la chantilly ou encore de la sauce au chocolat…

Le mochi reste un élément incontournable des fêtes, et dans les petites villes il est de coutume de le préparer en famille et voisin. En effet, plusieurs hommes munis de grands marteaux en bois doivent écraser les grains de riz encore chaud, tandis qu’une troisième personne s’occupe du pétrissage de cette pâte de riz… tout en évitant les coups de marteaux ! Il faut bien faire un peu de sport avant de s’empiffrer, non mais !

Les « rituels » inévitables

Le Kôhaku utagassen

C’est l’événement télévisuel incontournable, LE programme de divertissement familial par excellence. Durant quatre heures défilent les chanteurs ayant interprété les plus grands succès de l’année, aussi bien les idols qui réjouiront l’adolescent pubère que les chanteuses d’enka qui feront perler une larme au coin des yeux de la maman.

Les étrennes

Les étrennes sont distribuées à partir du premier janvier et ce sont généralement les aînés de la famille (grands-parents, oncles et tantes) qui les distribuent aux enfants et aux … grands enfants ! (tant qu’on n’est pas devenu parent soi-même, on est toujours « l’enfant » d’un autre). Il n’est pas rare de recevoir des étrennes de la part de parents éloignés. De jolies enveloppes décorées sont préparées … Pratique pour éviter de faire des jaloux !

Les jeux en famille

Maintenant que les étrennes sont distribuées, place à la détente et aux jeux. Comme la météo est bien souvent clémente à cette période (en tout cas au Japon) les premiers jeux de l’année, prennent bien souvent place en extérieur. Toupies, raquettes traditionnelles en bois ou lancer detako (cerfs-volants) tout est bon ! N’oubliez pas que les perdants auront des gages : on leur peindra des croix et des ronds à l’encre sur le visage en cas de défaite. En voilà une bonne idée ! Vous pouvez prendre votre revanche sur votre morveux de petit cousin qui a eu plus d’étrennes que vous …

Sinon, vous pourrez aussi lui faire manger un daifuku mochi piégé … c’est-à-dire rempli de nattô(ça pue) ou encore de wasabi (ça pique).